L’HISTOIRE DU BTU

Personne ne sera surpris d’apprendre que je suis profondément passionné par ce que je fais. Il est vrai que c’est incroyablement amusant de vendre et de travailler avec ces équipements de CVAC, mais je suis également fasciné par l’histoire du chauffage. Lorsque l’on évoque l’histoire d’un produit comme le chauffage, on suppose automatiquement qu’il s’agit d’une nécessité pour l’homme et qu’il existe donc depuis la nuit des temps, et en théorie, on a raison. Un feu ouvert, quel qu’il soit, a été la principale source de chauffage pour l’homme pendant des millions d’années. Et quel impact ce feu a eu. On les voit encore aujourd’hui, plus comme un élément de décoration, mais toujours fonctionnels dans leur capacité à fournir de la chaleur et du confort à ceux qui les entourent.

Nos ancêtres comprenaient donc le feu et, de génération en génération, on leur a enseigné que cette chose appelée feu est chaude. La chaleur, c’est bien quand il fait froid. Cela permet de ne pas mourir, ce qui est très bien. Le foyer ouvert est resté en tête la principale source de chauffage pendant très, très longtemps. Bien sûr, il y a eu d’autres itérations du feu, et nous avons commencé à faire de bonnes choses avec la chaleur résiduelle de la « fumée » du feu pour les systèmes de chauffage central archaïques, mais c’était toujours, pour l’essentiel, basé sur un feu de foyer. De combien de feu avait-on besoin ? Jusqu’à ce que vous ayez chaud. Besoin de plus de chaleur ? Ajoutez du bois. Besoin de moins de chaleur ? Laissez le feu s’éteindre. Ce n’est pas vraiment scientifique, mais cela permettait aux gens de rester en vie. Et c’est là, mes amis, un point essentiel à retenir lorsqu’il s’agit de chauffage : ce n’est pas vraiment scientifique ou, du moins, ce n’était pas le cas à ses humbles débuts. Tout est venu du fait que lorsque nous parlions de chaleur, nous n’avions aucun moyen de mesurer cette chaleur ou la température réelle.

La température devait venir en premier et d’où vient-elle ? Je vais raconter cette histoire telle qu’elle m’a été racontée, il est donc probable qu’elle soit un peu embellie, mais c’est ce qui fait d’une histoire une bonne histoire!

Le premier « thermomètre » enregistré aurait été créé par Galilée vers la fin des années 1500 et il l’appelait thermoscope. Il s’agissait d’un appareil rudimentaire qui fonctionnait sur le principe de l’expansion de l’alcool, qui lorsque chauffé, permettait de voir à quel point l’alcool s’était dilaté. L’étape logique suivante consistait à tracer des lignes sur le côté du tube de verre et à les appeler « degrés ». D’une manière détournée, l’idée des degrés a été inventée sur place. Le problème de ce thermoscope était que sa précision était une variable sauvage qui dépendait de différents critères comme la concentration de l’alcool utilisé, ce qui le rendait peu reproductible.

Avançons d’un peu plus de deux cents ans, au début des années 1700, lorsqu’un jeune Gabriel Fahrenheit expérimente des thermomètres en raison de la forte demande pour des thermomètres plus précis. Il décida de faire des essais avec le mercure, un liquide beaucoup plus précis pour mesurer la température et prendre ses lectures en degrés Romer (à ne pas confondre avec Réaumur, c’est une autre histoire pour un autre jour). L’échelle de température Romer, encore utilisée aujourd’hui dans certains pays européens, a été inventée par Ole Romer. Nommer les découvertes selon son nom de famille était monnaie courante, ceci permettait au chercheur d’écrire son nom dans l’histoire. Lorsque Gabriel Fahrenheit a réalisé ses expériences, il s’est d’abord fortement inspiré de l’échelle de Romer. C’est la façon unique dont son thermomètre utilise le mercure qui le rend si précis, et ce n’est que lorsque son thermomètre a vraiment pris de l’ampleur qu’il a apporté des modifications importantes à son échelle pour la rendre plus lisible et l’a appelée degrés Fahrenheit. Cette histoire est loin d’être exhaustive, mais je voudrais vous parler de l’ultime découverte non scientifique qui s’est produite une centaine d’années plus tard.

L’histoire commence avec Thomas Tregold. Thomas est ingénieur de métier qui s’intéresse à plusieurs domaines différents. L’une des choses qui le fascinait le plus était cette nouvelle invention d’une chaudière de type bouilloire remplie d’eau que l’on plaçait au-dessus d’un foyer pour créer de la vapeur. La vapeur était déjà utilisée comme source d’énergie depuis le début des années 1600, mais elle servait principalement à produire de la force motrice, tel que déplacer des trains ou dans équipements industriels de production, ce qui la rendait dangereuse. Des pressions énormes et des températures extrêmes ont empêché cette source d’énergie d’être utilisée dans les foyers pendant des années, jusqu’à l’apparition de ce type de bouilloire.

Tom vécu avec son oncle à Londres pendant de nombreuses années, tout en travaillant dans le cabinet d’architecture familial. Pendant cette période, Tom a écrit quelques livres et inventé quelques termes. L’un de ces termes provient de son livre de 1824 intitulé « Principles of Warming and Ventilating Public Buildings » (Principes de chauffage et de ventilation des bâtiments publics), dans lequel il utilise le terme British Thermal Unit (unité thermique britannique), défini comme la quantité d’énergie thermique nécessaire pour chauffer une livre d’eau d’un degré Fahrenheit en une heure. Le degré Fahrenheit était l’unité de mesure de la température la plus courante en Angleterre à l’époque. Tom a écrit ce livre en faisant des expériences sur un radiateur à vapeur dans la cave de son oncle. Bien que l’expérience réelle qu’il a utilisée semble avoir été perdue dans l’histoire, l’héritage du terme British Thermal Unit s’est perpétué. Ce qui est fascinant, c’est qu’aucune de ces choses, degrés de température ou BTU, n’existe dans la nature. Ils n’attendaient pas d’être découverts. Ils ont été inventés au fur et à mesure.

Le BTU est à l’origine de plusieurs éléments très importants. Tout d’abord, les fabricants de chaudières ont pu classer leurs chaudières et créer ainsi des catégories qui ont aidé les consommateurs à comparer les prix pour des unités de même taille. Cela a permis de contrôler les prix et d’élargir considérablement le monde du chauffage central domestique.

Je trouve fascinant qu’une unité de mesure qui a joué un rôle aussi important dans ma vie et ma carrière ait été créée par un type dans la cave de son oncle. Je pensais que quelque chose d’aussi concret et puissant que le BTU devait être gravé dans la pierre depuis la nuit des temps et transmis de génération en génération, ou qu’il avait été établi par un comité composé des esprits les plus intelligents du monde. Non, Tom a décidé un jour dans la cave de son oncle ce que c’était, comment on le mesurait et comment on allait l’appeler.

Le BTU a aussi plus d’histoire. Une histoire qui s’est construite autour de lui depuis ses débuts et qui, aujourd’hui encore, donne lieu à des débats sur sa définition, mais cela n’a plus vraiment d’importance. L’expression a été inventée et est désormais une unité de mesure utilisée dans le monde entier.

Ainsi, la prochaine fois que vous regarderez la taille d’une chaudière, d’un refroidisseur ou de tout autre appareil mesurant sa puissance en BTU, n’oubliez pas que cette belle petite unité de mesure n’existerait pas sans la chaudière à vapeur. De Galilée à Fahrenheit en passant par Tredgold, tous ont une chose en commun : ils ont inventé au fur et à mesure. C’est la beauté du chauffage et un rappel de ne pas prendre trop au sérieux tout ce charabia scientifique.

 

L’histoire du BTU par Matthew Reid, directeur du département chauffage

 

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